L'otarie bleue by B.R. Bruss

Auteur:B.R. Bruss [Bruss, B.R.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 0233
Publié: 1963-11-05T00:00:00+00:00

VIII

VOYAGE AVEC LES EBLISS

Blissa examinait attentivement la carte céleste tridimensionnelle de notre Confédération. Près d’elle se tenait une autre « otarie bleue », Ryhessa, qui lui ressemblait comme une sœur, sauf qu’elle avait les yeux gris.

Cela se passait le lendemain.

Nous étions dans la grande salle de cartographie de l’astroport de Benhill, près de New York. Gerlov et Fitijian étaient présents, ainsi que Jone Svul, le directeur de l’École fédérale d’Astronautique de Sicile et deux ou trois autres savants, parmi lesquels un membre du gouvernement.

La nouvelle de notre accord avec les « envahisseurs » avait rapidement fait le tour de la Confédération, causant du soulagement, surtout sur la Terre, mais aussi une inquiétude générale quant à l’avenir. Blissa était retournée auprès des siens – qui n’étaient en tout, nous avait-elle dit, guère plus de trois cents – mais elle était revenue très vite avec une de ses compagnes. Et nous nous étions mis aussitôt au travail.

Nous fûmes tous stupéfaits par les connaissances des Ebliss en matière de navigation dans l’espace. Leur mémoire atavique était réellement prodigieuse. Nous eûmes l’impression que cette race était beaucoup plus avancée que nous en astronautique.

Au bout de deux heures, nous étions fixés. Sur trente de nos planètes, parmi les deux cents que comptait alors notre Confédération, il y avait des Ruems, alors qu’il n’y avait aussi des Ebliss que sur vingt d’entre elles. En outre, sur quinze autres planètes ne faisant pas partie de notre groupement, mais appartenant à des races amies avec lesquelles nous entretenions d’excellents rapports, il y avait également des Ruems, et des Ebliss seulement sur quatre d’entre elles.

C’était un tableau assez sombre, de l’avis de Blissa.

Le soir même nous apprenions que sur Akra II, une des perles de notre Confédération, dans le système de Bételgeuse, les hommes, informés de l’accord conclu sur la Terre, avaient déjà pris contact avec les Ebliss, et que tout s’était très bien passé.

Cette nouvelle nous parut de bon augure. Dans le courant de la nuit, nous fûmes informés que deux autres planètes avaient suivi le même exemple.

Blissa et Ryhessa se concertèrent quelques instants en silence. Puis Blissa nous dit :

— La situation est un peu différente de ce que nous imaginions. Il y a d’abord le fait, qui était déjà connu de nous, que les nôtres ne sont pas présents partout où il y a des Ruems. Mais nous n’avions pas réalisé que votre Confédération était aussi vaste. Il nous faut donc établir un plan de campagne. Je ne crois pas – étant donné les nouvelles déjà reçues de trois planètes, et alors que tous les vôtres sont maintenant prévenus – qu’il puisse y avoir de nouveaux malentendus désastreux comme celui qui s’est produit sur la Terre. Vos semblables, et vos amis des autres races, sur les globes où les Ruems feront seuls leur apparition, seraient incapables de leur résister. De notre côté, si nous étions réduits à nos propres moyens, nous n’aurions pas d’astronefs avant longtemps. Mais ensemble, nous pouvons agir utilement. Il faudrait pour cela que vous assuriez le transport des nôtres jusqu’aux planètes les plus menacées.

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